Comme à l’habitude, la garde était fort calme. Rien ne se passa de la journée jusqu’à ce qu’un des garde aperçoive un cavalier approchant du castel.
Au fur et à mesure de son approche, ils purent le détailler. Son cheval et sa stature générale en premier lieu, sa tenue ensuite.
Alors que l’homme arrivait en bas des murs, il était temps que l’un d’eux descende l’accueillir. Comme chacun défendait que ce n’était point là son rôle, personne ne descendit et un vif débat s’engagea sur les ordres du sergent que chacun interprétait à son avantage.
Lorsque l’homme fut descendu de cheval et eut crié il y eut un bref silence, chacun scrutant les autres afin de voir qui se désignerait. Personne ne bougea. Et le débat repris de plus belle.
Il ne fallut pas longtemps pour que le sergent furieux arrive en criant :
« Crénom y en aura t’il un pour bouger son derrière et ouvrir cette foutue porte… »
Chacun se tut sauf le Pierrot, benjamin de la bande qui tenta de se justifier.
Il n’eut pas le temps de prononcer deux mots que le sergent l’envoya séance tenante, ajoutant que ce n’était parce que ce n’était pas son tour qu’il ne pouvait pas faire preuve d’intelligence et de savoir vivre.
Déçu de s’être fait avoir par ses camarades et d’avoir obligé le sergent à se fâcher, il descendit les marches trois par trois afin de se racheter en en rajoutant pas.
Lorsqu’il eut été engagé dans les escaliers, le sergent se retourna sur les ainés qui avaient l’air forts contents d’eux-mêmes.
Se tournant il retourna a sa tâche. Avant d’être hors de voix, il dit :
« Un jour de corvée pour chacun de ceux restés en haut… »
Les protestations fusèrent mais il n’en avait que faire. Il continua son chemin, indifférent aux grognements. Il fut cependant satisfait que personne ne remette en cause que le gamin s’en sorte pour rien…
Le pierrot, quand à lui était maintenant en bas. Il ouvrit prestement la lourde porte et se trouva nez à nez avec le visiteur. Il bafouilla un peu avant de retrouver sa contenance et dit :
« Bonjour messire, bienvenue au castel. Euh….
Si vous voulez bien, je vais m’occuper d’amener votre monture à l’écurie et m’dame Ilays euh…
L’intendante vous recevra… »